Mon nom est Simeonee et je viens de Kuujjuaraapik au Nunavik. Dans les années 40 et 50, ça s’appelait Great Whale River et la communauté Cri la plus proche est Whapmagoostui. L’Inuktitut est ma première langue et c’est très important pour moi, c’est mon identité. Je parle aussi anglais.

J’ai grandi avec ma famille dans une tente jusqu’à mes 12 ans. Ensuite, nous avons déménagé dans une maison « matchbox » qui n’était pas bonne pour nous et à 16 ans je suis allé dans un duplexe avec 3 chambres. Je suis allé à une école fédérale de jour dans ma communauté et je me suis rendu au niveau 9 parce que nous devions aller dans une autre communauté pour faire les niveaux 10, 11 et 12. Nous n’apprenions pas le français, tout était en anglais. Ce que j’aimais le plus du Nord était le grand territoire, nous vivions à notre manière. J’aime les gens là-bas et le paysage. Je m’ennuis de ça.

Je suis venu à Montréal il y a 5 ans parce que j’ai été expulsé de ma communauté. Je devais trop d’argent aux autorités, à la municipalité. Je n’avais pas de maison et tous les membres de ma famille avaient des maison surchargée. Ils devaient dormir sur le sol dans leur propre maison et c’est encore comme cela aujourd’hui. C’est pour ça que je ne pouvais pas rester dans ma communauté. Je suis même allée à la prison et demandé si je pouvais rester pour la nuit parce que je n’avais nulle part où aller et ils m’ont laissé entrer. Un jour, j’escortais un homme qui devait aller à l’hôpital à Montréal et j’ai décidé de rester.

J’étais à Montréal depuis 3 semaines quand j’ai appris qu’il y avait des centres pour les itinérants et c’est comme ça que j’ai connu PAQ. J’aimais ça parce qu’ils nous donnaient un toit et un lit pour la nuit. C’était aussi difficiles parfois. Nous devions nous réveiller à 7 heure tous les matins, je n’avais pas assez dormi et je ne pouvais pas relaxer. Je mangeais et vivais pauvrement parce que je buvais beaucoup. La majorité du temps, je dormais à l’extérieur parce que les intervenants ne pouvaient pas me laisser entrer parce que j’avais trop bu. Donc, c’était des moments difficiles.

Maintenant, je suis à la maison PGA et la chose que j’aime le plus est que je peux dormir toute la journée. Je peux me reposer et cette liberté me permet de relaxer. J’étais très tendu avant de venir ici et cette tension dans mon corps s’est tranquillement évaporée, lentement partie, et mon esprit devient plus fort. Je ne savais pas que j’étais autant fatigue jusqu’au moment où je suis venu au PGA.

Dans cette nouvelle communauté, j’essaie d’aider les gens le plus que je peux et j’essaie de leur faire voir tout le portrait de nos vies. Quand je donne un conseil à d’autres personnes, je sais ce qu’elles ressentent. C’est pourquoi, dans le futur, j’aimerais aider les gens, ceux qui sont pauvres et discriminés. J’aime penser à aider les personnes en situation d’itinérance. J’aime aussi beaucoup le Nord et les personnes là-bas et je vais toujours les défendre, même s’ils m’ont expulsé. Je veux faire de bonnes choses pour eux.

Pour la communauté autochtone, j’aimerais voir de bons appartements à bas loyer où la communauté pourrait vivre heureuse. J’aimerais voir des appartements en coop. Ça serait vraiment bien parce que ça aiderait à se tenir debout et ne pas toujours dépendre de PAQ.

Aussi, j’aimerais voir plus de changements et de vraies solutions manifestées par le gouvernement parce que nous ne sommes toujours pas égaux avec le reste de la population du Canada. Ce que les Pères de la Confédérations et Macdonald ont fait était mal. Ils étaient des personnes racistes et aujourd’hui, nous ressentons toujours ce qu’ils ont fait et j’aimerais voir quelque chose changer par rapport à ça. Le gouvernement s’est excusé, mais ce n’est pas assez. La réconciliation prendra beaucoup de temps parce que notre peuple est encore considéré comme une seconde classe de citoyens. Quand les gens voient des personnes autochtones, ils pensent que nous sommes préhistoriques parce que notre manière de vivre ne dépend pas sur l’argent. L’argent n’est pas notre patron, nous dépendons de la vrai vie, des animaux et la nature. La société a beaucoup de problèmes et malheureusement, nous ne voyons pas beaucoup de médecins ou de scientifiques autochtones, nous sommes encore discriminés. Tout le système doit changer.