Je m’appelle Joanie et je suis Innue de la communauté Mashteuiatsh, au Lac-St-Jean. J’ai 23 ans et j’ai grandi dans ma communauté auprès de ma famille. Je suis arrivée à Montréal en mars 2020, quelques jours seulement avant le début de la pandémie dans la métropole.

Lorsque je suis arrivée dans la grande ville, je voulais absolument me trouver un emploi dans un centre ou un organisme autochtone. C’était important pour moi. C’est ainsi, en faisant quelques recherches, que j’ai trouvé PAQ. Je suis donc devenue intervenante de nuit au refuge.

Ce que j’aime quand je viens travailler chez PAQ, c’est que je me sens comme dans une communauté. Et je voulais me retrouver dans un endroit comme ça. Ici, à PAQ, c’est-ce que j’aime, parce que je me sens comme si j’étais dans ma communauté. J’interviens avec des personnes que je peux comprendre et comprendre ce qu’ils ont vécu. C’est vraiment ça que j’aime.

En venant chez PAQ, j’en apprends beaucoup. J’échange et parle avec les participants sur leurs différentes cultures, mais aussi sur leurs expériences et leur vécu. En étant Autochtone, je suis plus proche des participants et reçoit beaucoup de confidences. Je savais des choses, mais je ne le savais pas en détails comme ça. Les histoires des pensionnats, j’ai des confidences là-dessus et je savais que c’était quelque chose, mais pas autant que ça.

Pour moi, avoir un refuge comme PAQ à Montréal, c’est important. C’est un point de rencontre, un endroit pour se retrouver lorsque nous arrivons dans une grande ville. Je me sentais perdue en arrivant ici et je pense que c’est le sentiment de tout le monde qui arrive à Montréal. On vient tous de petites communautés où il y a deux trois dépanneurs. Tu arrives ici et il a des centres d’achats partout. C’est important pour ça, il faut essayer d’aider les autochtones le plus possible pour les guider, qu’ils réussissent et fassent une différence.

Plus personnellement, j’ai un objectif assez particulier. Je veux devenir policière, ce qui est très rare chez les jeunes femmes autochtones. J’aimerais travailler dans une communauté autochtone pour être capable d’amener une nouvelle vision dans la police envers les Autochtones. Si tu es Autochtone, je pense que ça peut créer un certain lien. En tant que policière autochtone, tu peux comprendre les réalités des autres. C’est vraiment ça mon objectif de vie. Et faire une différence dans la police.

Mais pour les peuples autochtones du Québec, je souhaiterais qu’il y ait plus de services, surtout en santé et en éducation. J’aimerais aussi que les conditions s’améliorent dans les communautés. Il y a des communautés, encore aujourd’hui, que je n’ai aucune idée pourquoi ils n’ont pas accès à l’eau potable. Il faut aider ces communautés-là. Parce qu’il y en a où ça va bien, mais il y en a aussi qui sont plus pauvres et se sont elles qui ont vraiment besoin d’aide.

En attendant de retourner habiter dans ma communauté natale, je pratique des coutumes et des arts traditionnels appris par ma famille et mes amis. Je confectionne des mitaines et des boucles d’oreilles et je prépare des bannock, un plat que j’apprécie beaucoup. J’ai aussi appris à mon conjoint à parler le Nehlueun. Comme ça, je peux continuer à parler ma langue, mais chez moi à Montréal.